Après Babel
29.10.2022
Salut !
Je vais parler de Babel, un livre que j'ai fini il y a quelques semaines et que j'ai adoré. Le récit autour d'un empire britannique rétro-fictionnel et explore la conflictualité de l'époque victorienne : l'impérialisme, le colonialisme, le racisme, le patriarcat mais aussi la socio-linguistique.
Je ne vais pas en faire une recension et je voulais simplemenent partager quelques références pour poursuivre cette lecture dans le grand jeu du réel. Quelque part, j'ai trouvé cela rafraichissant de ne pas avoir une intrigue tournant autour de la notion de performatif d'Austin comme source de magie.
Le dictionnaire des intraduisibles de Barbara Cassin. Pas lu mais j'avais assisté à un cycle de séminaire. C'est principalement sur des nuances philosophiques mais il y a un côté tectonique des plaques conceptuels. Je pense que c'est en plein dans la thématique de Babel.
La langue de la réplublique de Pierre Encrevé est un cours texte qui donne à voir le rapport politique des langues régionales et la construction d'une identité nationale à travers la langue. Les jeux de pouvoir au sein du théatre des langues est également une question de stratification sociale. La question est également évoquée dans Babel. J'ai le souvenir qu'il y a de nombreux ouvrages introductifs de socio-linguistique qui démarre sur les échanges entre français et l'anglais à travers l'interaction des différentes frontières sociales et géographiques. C'est la discipline vers laquelle se tourner si Babel vous a parlé. Mes références prennet la poussière mais la bibliographie de Louis-Jean Calvet me semble être un bon début.
Je ne sais plus dans quel séminaire, il en était question mais Babel m'a rappellé les discussions sur les effets de pouvoir dans le champs académique francophone autour des monopoles de traduction et de ré-appropriation.
Il y a quelques lectures à creuser autour de la notion de jeu de langage chez Wittgenstein. Ce n'est pas vraiment sur la traduction ou la traductibilité mais j'ai l'intuition que les mystères de Babel pourrait aussi être des questions de grammaire et non pas seulement d'étymologie.
Mon imagination m'amène également sur des territoires plus science-fictionnels sur l'appropriation des langues par les machines et l'entreprise de traduction universelle qui occupe tout un tas de ressources et de personnes. Il est parfois plus facile de traduire systématiquement en anglais pour utiliser les algorithmes à la mode puis de retraduire ce qui laisse de nombreuses zones d'ombre et de traces subtiles d'activité machinique comme certaines manières de parler de google translate
Voilà toujours pas de SoundCloud ou de sélection de bons tweets comme sur Substack.