l'emprise de la référence
11.03.2022
Une angoisse récurrente que j’ai est d’écrire ou de dire quelque chose en répétant la pensée ou les propos de quelqu’un d’autre en ayant complètement oublié l’emprunt.J’ai par exemple l’impression d’avoir déjà écrit ou lu cette phrase.
Cela vient peut être de la menace scolaire et constante d’être puni si on copie ou si on plagie. Je ne dis pas que c’est bien de le faire mais simplement que ça finit par travailler la conscience.
Je passe parfois un temps fou à chercher ou j’ai lu ceci ou cela. Je crée une infinité de signets dans lesquels je passe autant de temps à fouiller. Je fouille régulièrement mon historique web. Je feuillette aléatoirement ma bibliothèque d’abord à la recherche du bon ouvrage puis de la bonne page. Cela provoque parfois des blocages d’écriture et des bafouilles orales.
Dans l’autre sens, j’ai parfois fonctionné exclusivement par citations, mon seul espace d’expression étant la composition et l’effet surréaliste de collage.
Entre les deux, il y a le courage de penser par soi-même et être un peu plus flexible sur la nécessité de poser les bons liens dans la vie quotidienne.
Dans Everything I Know about Life I Learned from Powerpoint, Russel Davies pose l’idée que la grande force créative de Powerpoint est justement de pouvoir copier les présentations des autres de façon inconséquente mais surtout de faire des mélanges rapides de contenus (le sourcing d’images et de mèmes dans les decks par exemple) amenant à une forme d’insouciance libératrice.