un amateur chanceux
08.01.2020
En regardant à rebours mon temps dans le milieu académique, je me rends compte que j’ai été loin d’être un bon chercheur ou même un scientifique. Moyen ou un peu moins. J’ai manqué de rigueur et pêché de feignantises. C’est une vocation qui demande énormément d’abnégation de soi tout en encourageant une forme de compétition entre pairs. Je suis beaucoup trop inconstant, au final manquant de profondeur, beaucoup trop accroc aux coups d’éclats, habité par une démarche artistique comme on me l’a indiqué une fois. Il ne faut pas savoir faire preuve d’intelligence mais aussi savoir refuser avec opportunité les facilités.
Je ne regrette pas d’en être parti. Je suis tout de même reconnaissant envers celles et ceux qui m’ont soutenu, encouragé et qui ont eu cru que c’était possible pour moi. Je ne regrette pas vraiment non plus de ne pas avoir écouté les signaux qui auraient pu me faire abandonner avant. J’en garde surtout de bons souvenirs, ce qui me fait dire que l’on m’a tout de même offert beaucoup de bienveillance. Je suis un amateur à qui on a donné beaucoup de chances. J’aurai très certainement en apprendre quelque chose plutôt que d’en faire des blessures égotiques qui ont surtout entretenu un certain esprit de contradiction mais aussi un sentiment ambigu d’être décalé. J’ai l’impression d’avoir déçu plus que de ne pas avoir rencontré une destinée.
Il faut que j'apprenne à exprimer la gratitude de ces moments.